Être dans le moment présent: Rencontre avec Richard MOSS, Invitation à l’éveil…
(…) La raison pour laquelle il est difficile d’être dans le moment présent est que l’on a passé tellement d’heures à apprendre à nous identifier à nos croyances sur nous-mêmes, nos croyances sur les autres, nos croyances sur notre passé et ce que nous imaginons pour l’avenir que nous sommes devenus experts là dedans. Les seuls moments où l’on apprend à être dans le moment présent et où l’on ne s’intéresse plus à « moi » sont les moments où l’on s’endort, aussi lorsque l’on danse jusqu’à disparaître et devenir la danse, ou l’état de flot que l’on trouve dans le sport… Dans ces moments là on se perd soi-même de vue.
Mais dès que l’on se réveille le matin, le film « moi » recommence : mon histoire, mes désirs, mes peurs et puis « toi », tes désirs, tes peurs, et tout l’espoir que je peux avoir pour l’avenir, la vie qu’il faut que je vive pour devenir complet, nous passons des dizaines de milliers d’heures de pratique dans l’identification avec des croyances et non dans l’expérience incarnée de l’immédiateté du moment. Et même si la première partie de notre vie est naturellement consacrée à apprendre à croire à tous ces aspects du soi séparé, ensuite avec beaucoup de travail on peut apprendre à vivre dans le moment présent.
Être dans le moment présent ça veut dire venir profondément habiter le soi qui est dans le orps, être à la fois complètement réveillé et complètement
détendu. Le moment présent ou « maintenant » c’est abstrait. Ce moment présent-ci est en réalité une conscience de la profondeur sans limite. Et plus j’entre en profondeur dans cette conscience là, plus mes perceptions deviennent vives et à ce moment là, le mental, l’esprit devient comme un océan calme. Il faut d’abord comprendre comment on quitte cette conscience plus profonde, comment on quitte ce moment présent. À chaque fois que l’on reconnait que l’on quitte le moment présent on revient dans cette conscience plus profonde. Cela se fait un instant après l’autre. C’est l’effet cumulatif de nombreux instants où on arrive ici. Et puis le cœur devient de plus en plus grand. (…)