Propos recueillis par Marie-Madeleine Sève, publié le 21/09/2011 à 17:36, mis à jour le 05/12/2014 à 17:45
Les clients renâclent à payer, l’équipe peine à atteindre ses objectifs… Difficile à vivre. Pourtant, vous vous défoncez. Conséquences : vous avez du mal à décrocher, même à la maison. Apprenez à faire de mini-breaks afin de sauver vos soirées et vos week-ends. Les conseils de la coach Nathalie D’Hoker-Lacour pour y parvenir.
Pour se libérer du stress du bureau, une certaine discipline s’impose.
À l’heure de la sortie du bureau, il faut savoir dégonfler ses soucis professionnels. D’abord pour ne pas noyer ses proches en rentrant. Ensuite pour s’oxygéner la tête. Une bonne façon consiste à se créer une bulle de décompression bien à soi sur le trajet du retour. Plutôt que de boire un petit verre libérateur, picorez parmi les dix techniques suivantes faciles et rapides. ÜÀ pratiquer au quotidien comme de la gym décontractante et à combiner selon vos goûts.
Juste avant de partir du bureau
1. Faire du ménage. Trier les papiers qui trainent, empiler les dossiers en cours, ranger les crayons, épousseter rapidement est un » rituel de fermeture » efficace. Je conseille aussi de relire sa » to do list « , ce mémo des tâches à accomplir dans la journée que vous avez notées. Rayez celles que vous avez réalisées, ça fait du bien. Puis listez celles du lendemain. Par ce double effet « kiss cool » votre cerveau sera vraiment libéré. Je connais le patron d’une société de design qui, en plus de tout cela, se répète à voix haute chaque soir : « Voilà, mes dossiers sont en sécurité, tout va bien, je peux les laisser! ».
2. Jeter une boule de stress. Transformez votre stress en un objet, une boule de papier par exemple que vous fabriquez. C’est ainsi qu’un patron d’une PME du bâtiment externalise le mal tous les jours, et le met à distance. Comme lui, malaxez cette boule pour passer vos nerfs, puis déchirez-la et jetez-la à la poubelle. Mieux brûlez la, si possible. Symboliquement, vous serez débarrassé de vos soucis pour la soirée.
3. Changer de look. Laissez votre stress au vestiaire, changez de personnage. De superman ou de superwoman, redevenez le père ou la mère de famille ou le bon copain de la sphère intime. Dès lors, modifiez un élément codé de votre tenue de cadre. Un homme tombera sa cravate, déboutonnera le col de sa chemise, enfilera des chaussettes bariolées. Les femmes troqueront leurs chaussures de ville pour des modèles plats ou plus hauts, ou plus sport. Et elles se pomponneront aux lavabos. Pensez à ce lieu, c’est un véritable sas détente.
4. S’évader sur internet. Un grand avocat parisien pratique deux exercices pour lâcher prise avec le business. Il visite le site de Drouot sur le web pour suivre les vente aux enchères. Les antiquités, c’est son dada. Suivez le vôtre. Il y a pleins de loisirs à découvrir en ligne.
Sur le trajet de retour<Ü/h1>
5. Rallonger le parcours. Il s’agit de grappiller du temps afin d’expulser ses tensions et de se recentrer sur soi. A pied, ralentissez votre marche, flânez, arrêtez-vous sur un banc dans un parc pour lire quelques pages, regarder le ciel. Fredonnez en chemin, ça apaise. En métro ou en bus, sortez deux stations plus tôt, pour marcher. En voiture, arrêtez-vous en bas de chez vous, tel ce dirigeant d’une boîte de conseil, qui prend 5 minutes ou plus chaque jour sur son parking pour écouter la musique qui lui plaît. Le temps de faire baisser la pression.
6. Jouer au détective. En chemin, soyez attentif aux moindres détails. Fixez-vous un thème, et menez votre enquête sur tout ce qui s’y rapporte, la couleur bleue, la façon dont vous marchez… Ne faites rien que cela.
7. Faire le tour des « popotes ». Passez chez le boulanger, le fleuriste, etc. pour papoter. Entrez au bistrot pour vérifier si vous retrouvez des voisins afin de discuter un instant, de vos soucis ou non. L’intérêt: se connecter avec des gens sympas et d’un autre univers.
En arrivant à la maison
8. Mettre son smartphone à la « niche ». Débrancher cette » laisse électronique » ne suffit pas, surtout si vous gardez l’appareil en poche chez vous. Pour ne pas être tenté de l’ouvrir à des heures indues, trouvez lui sa place à la maison. Mon mari, dirigeant associé d’une SSII, le dépose systématiquement avec ses clés sur le meuble d’entrée près de la porte dès qu’il arrive. Cet objet est enfin éjecté des pièces à vivre et à dormir.
9. Exécuter des tâches simples. Certains déboulent chez eux en disant juste « bonjour » avant de se ruer sur une action concrète qui dure 5 à 10 minutes : rempoter une plante, réparer un objet, accrocher une photo, faire la vaisselle, etc. Leurs mains sont alors occupées. Ils brisent la ronde infernale de leurs idées noires pour se concentrer sur des choses physiques.
10. Minuter son temps de parole « boulot ».L’idéal, c’est de ne jamais parler de son travail en famille. Pas évident, mais vous pouvez y aller progressivement avec le secours de votre conjoint. Tel ce manager miné par la fermeture de sa concession d’automobiles de luxe. Tous les soirs, s’engluant dans ses problèmes, il livrait ses états d’âme à sa femme. Et un jour, il décida de se contraindre à limiter ce temps de la plainte et des peurs. Il utilisa son minuteur de cuisine, le calant sur 10 minutes. Puis il passa à 5 minutes. Et rapidement il n’eut plus eu besoin de se chronométrer. Il avait intériorisé la durée du délai fixé.