Gérer l’agressivité dans la vie quotidienne par la méthode des quatre R inspirée de la Communication Non Violente de Marshall ROSENBERG
En guise de clin d’œil… Cet article est dédié à Didy82 qui se reconnaîtra !
Qui n’a pas reçu, à un quelconque moment de la journée mais de préférence à l’instant précis où vous êtes à fleur de peau, vulnérable, fragile, fatigué, un message singlant de votre collègue ou patron, de votre conjoint ou de votre gamin sur le point de partir au lycée, ou encore, une voix au téléphone qui pour un peu, vous rendrait sourd à force de hurler dans le combiné, une lettre que vous venez d’ouvrir, un courriel voire un tout petit SMS de rien du tout mais contenant juste assez de mots pour vous blesser, pour vous réduire en miettes? Que se passe-t-il à ce moment-là? votre première envie serait de saisir au col votre interlocuteur, qu’importe qu’il soit colègue ou supérieur hiérarchique, au mépris des conséquences éventuelles… ou bien de crier plus fort que votre conjoint ou gamin afin d’essayer de vous faire entendre… vous raccrocheriez volontiers au nez de la personne pendue au bout du fil, vous vous jetteriez bien sur le clavier de votre mobile ou de votre ordinateur. Vous êtes, en somme, au sommet de la poussée d’adrénaline qui joue parfaitement son rôle… lequel est dans 99% des cas, totalement inadapté à la situation. L’hormone du stress grimpe en flèche, mobilisée par le cerveau reptilien hérité de nos ancêtres chasseurs et en lutte constante pour leur survie. Elle provoque des réactions en chaîne dont le but est de libérer dans votre organisme les ressources nécessaires à deux actions au choix: prendre la poudre d’escampette ou partir en guerre. Seulement voilà, alors que vous êtes à cet instant une fuerie prête à tuer la terre entière, le véritable besoin qui a déclenché en vous cette énergie dévastatrice en premier lieu pour vous-même, ne saurait être satisfait ni par la fuite ni par le combat. Que faire alors? Pour retrouver le bien-être que vous venez de perdre, voici donc l’application des quatre R selon la pratique de la CNV (Communication Non Violente) mise au point par Marshall ROSENBERG.
1. R comme Ralentir.
On l’a vu, la précipitation à laquelle vous pousserait votre cœur qui bat la chamade n’est pas le remède approprié à la circonstance. Il est absolument indispensable à votre santé la plus immédiate que votre rythme cardiaque s’apaise. Asseyez-vous et ralentissez en acceptant la situation telle qu’elle se présente mais en vous plaçant à l’extérieur d’elle pour mieux la maîtriser. Vous ne pensez pas en être capable? À un moment où vous vous sentez calme, faites ce petit jeu: créez le silence en vous et autour de vous pendant une minute et observez pour les compter, les pensées qui vous passent par la tête. Pouvez-vous faire cela lorsque tout va bien? Si la réponse est oui et il y a de bonnes chances pour que ce soit le cas, alors vous pouvez en tirer cette conclusion: « Je ne suis pas assimilable à mes pensées puisqu’il existe en moi un être capable de les regarder passer de l’extérieur et même de les dénombrer. » Ce constat est rassurant puisque, dans la situation qui nous occupe à présent, celle du message désagréable que vous venez de recevoir, vous savez maintenant que vous avez le pouvoir de vous réfugier en ce lieu inviolable où réside la personne qui, quand vous alliez bien, a pu compter les pensées qui traversaient votre cerveau. N’hésitez pas une seconde, puisque votre corps vous a préparé à la fuite, autant que ce soit plutôt celle-là!
2. R comme Respirer.
L’oxygénation est le facteur clé dont votre cerveau a un besoin impérieux pour redevenir capable d’aligner une série d’idées cohérentes les unes derrière les autres. Petit à petit, vous sentez que votre rythme cardiaque ralentit, que vos mains tremblent moins. Respirez à pleins poumons, lentement. Inspirez par le nez si vous le pouvez, expirez par la bouche… C’est bien, très bien…
3. R comme Reformuler.
Dans la tourmente, l’énervement même, le message transmis par votre interlocuteur est brouillé. Comme vous l’avez pris pour vous, les deux positionnements réactionnels auxquels vous êtes naturellement porté sont, ou bien la colère qui vous incite à retourner le message à l’expéditeur avec une violence décuplée, ou bien la culpabilité et l’auto-dévaluation qui vous poussent à vous envoyer à vous-même un message tout aussi violent tel que: « je ne vaux rien, je suis nul »… La partie de vous-même qui engendre ces deux attitudes aussi contre-productives l’une que l’autre a au moins le mérite de vous renseigner sur vos besoins émotionnels de l’instant présent. À ce titre, traitez avec bienveillance cette part de vous en acceftant de l’entendre. Reconnaître devant soi-même: « oui, je suis triste », « oui, je suis en colère »… n’est-ce pas déjà avoir fait une partiedu chemin? Dès lors, vous allez percevoir qu’il vous faut dépasser ces réactions qui aboutissent toutes deux à humilier quelqu’un: votre collègue, patron, conjoint ou gamin… ou bien vous-même! À ces solutions qui n’en sont pas puisque destructrices pour les deux parties, privilégiez une tentative de reformulation. Au travers du message exprimé en langage agressif, qu’a voulu exactement vous transmettre cette personne? Quels sentiments, quels besoins, quelle demande non satisfaite se dissimule précisément derrière son ton ou ses paroles qui vous sont si dures? Dans la continuité logique du ralentissement et de la respiration, prenez votre temps. On vous crie dans les oreilles une cascade de mots débités à toute alure? Parlez lentement et très doucement, presque à voix basse, c’est le plus sûr moyen de faire baisser de plusieurs crans le ton de votre interlocuteur. Dites par exemples des mots tels que: « bon, on reprend tout. Si je vous comprends bien, vous êtes en train de me dire que… » Choisissez à ce moment-là la formule qui vous semble la mieux adaptée pour résumer la compréhension que vous avez du message reçu, et terminez par: « Est-ce bien cela?
4. R comme Répondre.
À partir de cet instant, vous avez compris que « répondre » ne signifie pas « riposter », mais avant tout, exprimer ce qui correspond le plus exactement possible à votre intention envers l’autre, à votre ressenti, là, maintenant, à ce qui est vivant en vous. Choisissez les mots convenables que votre « adversaire » puisse entendre. Rappelez-vous toujours que si certes votre objectif est de vous mettre en connexion avec l’autre personne, votre limite se situe là où vous en êtes du cheminement, ici et maintenant. En assumant votre responsabilité face à vos émotions (sachant que ce qui vous met mal à l’aise peut ne rien faire à quelqu’un d’autre, tout cela dépendant de vos propres sentiments et besoins), vous laissez également à votre interlocuteur sa problématique, elle lui appartient. Ouf, ça va mieux, vous avez déjà renoué avec une certaine sérénité. Enfin vous y êtes, vous pouvez maintenant exprimer votre point de vue. Soyez honnête dans vos propos, vous aurez eu la satisfaction au bout du compte, si tout se passe bien, d’être entré en lien avec votre… collègue, patron, conjoint ou gamin, et d’avoir fait ensemble quelques pas sur la voie menant vers une solution vertueuse qui n’humilie personne.
C’est mon cadeau, que je ne fais que reprendre et réécrire pour vous: Ralentir, Respirer, Reformuler pour Répondre… Merci à Marshall ROSENBERG, créateur de la Communication Non Violente pratique à laquelle des formations devraient être proposées ou demandées par toutes les organisations ou entités collectives, entreprises ou services administratifs… Cette méthode est à la portée de tous puisqu’elle est pratiquée dans des écoles et qu’Aux États-Unis, même les enfants l’apprennent!